Pourquoi les bonnes résolutions ne durent généralement pas ?
« Allez, lundi je m’y mets », « Allez, à la rentrée je m’y mets » ou encore « allez au 1r janvier je m’y mets ». Ces phrases vous disent quelque chose ? Normal, nous sommes presque tous passés par là, par la mise en place de bonnes résolutions. Les objectifs sont alors variées : arrêter de fumer, perdre du poids, se (re)mettre au sport, s’inscrire dans un club de gym, arrêter de manger autant de chocolat, manger de manière plus équilibrée, arrêter de procrastiner…
Malheureusement ces bonnes résolutions ne durent généralement pas dans le temps.
Alors pourquoi est-ce si difficile de s’en tenir à ses bonnes résolutions ?
Nous considérons en hypnose que notre inconscient est composé de différentes parties inconscientes. Nous nous en rendant compte par exemple lorsque l’on hésite à faire quelque chose, une partie de nous essaie de nous inciter à le faire, tandis qu’une autre partie met en avant des arguments raisonnables pour nous empêcher de le faire.
Dans le cas d’un comportement que l’on souhaiterait arrêter (fumer, manger en trop grandes quantités…), ce comportement est utile à une ou plusieurs parties pour deux raisons principales :
– Apaiser temporairement une émotion
– Servir une intention positive supérieure
Prenons l’exemple de la perte de poids. Si une personne est en surpoids, c’est souvent, si l’on met de côté les cas causés par des spécificités biologiques ou génétiques, parce qu’elle mange plus que ce que son corps a besoin. Et bien il suffit, avec un peu de volonté, de réduire sa consommation de nourriture diront certains. Et bien ce n’est pas si simple que ça. Si une personne mange plus que ce dont elle a besoin, c’est parce qu’une partie d’elle a besoin d’être apaisée par la nourriture. Apaisée de quoi me direz-vous ? Et bien d’une émotion négative comme l’anxiété, le stress, la tristesse, la colère ou d’une blessure du passé non cicatrisée. Quand c’est le cas, l’envie de manger se fait ressentir davantage aux niveaux de la poitrine, de la gorge ou de la bouche qu’au niveau de l’estomac. Ce comportement est appelé de l’hyperphagie. Ce n’est pas une réelle faim, c’est un besoin compulsif de manger. Par conséquent, si vous entamez un régime hypocalorique, cela sera vécu comme un « putsch » par la partie inconsciente qui a besoin de cette nourriture pour s’apaiser. Alors cette partie de vous prendra sur elle et le régime durera quelques jours voire quelques semaines, mais à un moment donné, la partie « lésée » ou « oubliée » se révoltera et reprendra le dessus. C’est à ce moment là que l’envie de manger plus que ce que le régime préconise reviendra et que le régime si motivant au début sera mis de côté au fil des jours.
Comme évoqué plus haut, un comportement dérangeant peut avoir, pour une partie de nous, un objectif noble. C’est ce que l’on appelle l’intention positive du comportement. Pour illustrer cela, je vais vous conter le cas d’une femme que j’ai reçue il y a plusieurs années. Appelons-là Sarah. Sarah était obèse et souhaitais perdre du poids. Je ne me souviens plus exactement mais elle devait peser aux alentours de 150kg. Pourtant Sarah me disait qu’elle mangeait plutôt équilibré même s’il lui arrivait de temps en temps de faire une crise d’hyperphagie, autrement dit de fringale. Elle avait essayé plusieurs régimes différents mais en vain.
Une fois sous hypnose, je demande à l’inconscient de Sarah si une partie inconsciente aurait intérêt à ne pas perdre de poids. Celui-ci me répond par l’affirmatif (par le biais d’un signaling mis en place, dont je parlerais dans un prochain article). Je prends contact avec cette partie et lui demande de remonter à l’origine de cette opposition. C’est alors que plusieurs souvenirs viennent à l’esprit de Sarah. Celle-ci me raconte qu’enfant, elle avait été victime d’attouchements sexuels répétés, durant deux périodes différentes, dans deux lieux géographiques différents, par deux personnes différentes (un oncle puis un voisin). La vie est parfois cruelle. Je demande à la partie inconsciente qui s’oppose à la perte de poids le lien entre ces souvenirs et son opposition. Celle-ci met d’abord en avant la croyance limitante (j’aborderai la notion de croyance limitante dans mon prochain article) qu’elle a créé suite à ces évènement : le monde est dangereux pour une femme. Nous apprenons ensuite que cette croyance limitante a donné lieu à une croyance limitante chez cette partie inconsciente : Si je suis obèse, je ne risque pas d’être violée. Ca y est, nous avions trouvé la cause profonde des difficultés de Sarah à perdre du poids, elle restait obèse pour ne pas attirer les hommes, en l’occurrence les prédateurs sexuels. A partir de là nous avons travaillé à éclater ces vieilles croyances limitantes et à faire en sorte que cette partie inconsciente change de point de vue. A partir de là, il devint possible de perdre du poids, plus rien ne s’y opposait inconsciemment par principe.
Ensuite il a fallu travailler sur les crises de fringale qu’elle faisait régulièrement. Pour ne pas développer davantage, je dirais juste que l’inconscient avait des crises de fringale notamment pour apaiser les blessures liées à cette enfance difficile. Là aussi un travail a été fait pour cicatriser ces vieilles blessures et faire en sorte que les crises d’hyperphagie disparaissent.
Il en va de même pour beaucoup de bonnes résolutions. Quelles émotions ont besoin d’être apaisées quand vous fumez ? Pour quelles raisons votre inconscient vous empêche-t-il de faire ce que vous avez à faire (procrastination) ? De même pour vous remettre au sport, y a-t-il une partie inconsciente qui s’oppose à cela et le cas échéant, pourquoi ? Au final, qu’est-ce qui bloque inconsciemment l’atteinte de vos objectifs ?
Pour changer dans la durée, il vous faudra répondre à ces questions.